Classe I
Classe I
Protrusion dentoalvéolaire bimaxillaire
Le traitement a nécessité l’extraction de 4 prémolaires.
Diagnostic et présentation de cas
Voici une malocclusion de classe I avec encombrement dentaire (manque d’espace) grave à l’arcade supérieure.
Les flèches rouges indiquent la relation molaire et canine de classe I. Les incisives latérales supérieures sont bloquées du côté du palais. Le milieu d’arcade supérieure n’est pas aligné avec le milieu d’arcade inférieure (flèche verte). Les incisives supérieures sont déviées vers la gauche (du patient), vers le côté où l’incisive latérale est la plus bloquée. Les incisives supérieures et inférieures sont en relation bout à bout. Il n’y a pas de surplomb horizontal (overjet).
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La vue occlusale de l’arcade dentaire supérieure démontre l’encombrement au niveau des dents antérieures. Les incisives latérales, bloquées au palais, sont dites en ectopie palatine.
Curieusement, les incisives inférieures présentent un encombrement léger.
On dit de l’arcade inférieure que les dents sont en protrusion, trop avancée par rapport aux incisives supérieures, ce qui donne la relation bout à bout. Pour obtenir un overjet et un overbite idéal, il faut rétracter (reculer) les incisives inférieures.
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Le cliché céphalométrique de droite démontre la proéminence ou protrusion de la dentition par rapport à l’os basal. La ligne rouge est tracée du point A à la base du maxillaire supérieur au point pogonion (Pg) sur le contour du menton. Les incisives, tant supérieures qu’inférieures, sont nettement en avant de ce plan tel qu’indiqué par le trait vert. La distance mesurée est de près de 8 mm. La norme est de 1 mm. Les incisives inférieures sont avancées de 7 mm en excès de la norme.
Cela a un effet sur la lèvre inférieure qui est proéminente et est même plus avancée que la lèvre supérieure. Le trait bleu trace une tangente entre le bout du nez et le bout du menton. La lèvre inférieure ne devrait pas toucher à ce plan.
Plan de traitement
Le plan de traitement comprend l’extraction des 4 premières prémolaires et des appareils fixes SPEED™ aux 2 arcades.
Mécanothérapie
Des ressorts compressés ont été insérés sur l’arc principal afin d’ouvrir un espace pour loger les incisives latérales. Les canines se sont déplacées (flèches rouges) vers l’espace d’extraction (marque X).
Lorsque l’espace fut suffisant, un fil auxiliaire fut engagé dans les brackets des incisives. Remarquez à quel point les talons des incisives (traits bleus) se sont alignés et à quel point ils concordent sur un arc de cercle sur la photo de droite. L’espace d’extraction a servi à l’alignement des dents antérieures. Il ne reste plus que 2-3 mm sur une largeur initiale de 8 mm.
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La photo de droite démontre le mécanisme de fermeture d’espace utilisé pour l’arcade inférieure. Un arc droit de dimension carrée (.021 x .021) dans le segment antérieur et rond (.020) dans le segment postérieur (distal à la canine). Un élastique (E-links, TP Orthodontics) est accroché sur le crochet fixé sur le fil au mésial de la canine et sur le crochet soudé sur le bracket de la dernière dent de l’arcade. Cet élastique exerce une force et permet la rétraction des dents antérieures (flèches rouges) vers l’arrière. Ce sont les dents antérieures qui rétracteront d’abord, car les dents postérieures (2 molaires et 1 prémolaire) ont de plus grosses racines et résistent mieux à l’avancement que les dents antérieures ne peuvent résister au recul. C’est comme au souque à la corde. Les plus gros bonshommes l’emportent sur les petits.
Dépose des appareils fixes
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Évolution du profil
Les appareils fixes sont déposés après 107 semaines de traitement. Les relations molaires et canines se sont maintenues en classe I tout au long du traitement. Une petite déviation du milieu d’arcade persiste sans aucune incidence esthétique pour la patiente.
Les incisives inférieures ont été rétractées et un surplomb horizontal normal (overjet) a été obtenu, car les dents antérieures supérieures dépassent les dents inférieures au lieu d’être en bout à bout.
Le cliché céphalométrique final démontre que les incisives inférieures ont reculé (flèche verte) par rapport à leur position d’origine. La lèvre inférieure a aussi reculé et ne dépasse plus la lèvre supérieure et n’est plus en contact avec le plan tangent nez-menton.
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Le résultat esthétique est nettement avantageux et le profil présente un rapport harmonieux des lèvres, du nez et du menton.
G bcp aime la methode d expliquer
Bonjour,
Je remarque sur la photo de fin de traitement que les incisives latérales maxillaires sont tipées distalement. Cette inclinaison est-elle voulue? Le bord libre semble bien horizontal, mais l’axe semble penché.
De plus, même si le résultat est indiscutablement bon, n’y avait-t-il pas un risque de perte d’ancrage des molaires mandibulaires? Un recul en masse sans contrôle, sur un fil droit, n’est pas anodin. Faites-vous tous vos reculs de cette manière?
Cordialement
Mounir
Parallélisme radiculaire et inclinaison axiale des dents
Vous avez un bon sens de l’observation pour remarquer l’inclinaison distale (tip distal ou 2e ordre) des latérales. Toutefois, l’orientation de l’axe de la couronne est tributaire de l’orientation de la racine. Je cherche toujours à obtenir un bon parallélisme radiculaire et dans ce cas, l’axe des couronnes est à angle avec l’axe long des racines.
Donc, ce que vous percevez comme étant penché sur une vue intraorale directe n’est pas si penché que cela si on tient compte de l’orientation des racines et ne parait pas du tout dans son sourire.
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Rétraction en masse
Votre 2e question porte sur la mécanique de rétraction en masse. Oui, je fais la majorité des fermetures d’espace en utilisant un arc de rétraction en masse dont la partie antérieure est carrée (.021 x .021) et la partie postérieure est ronde (.020). La section carrée s’étend de canine à canine lorsque ce sont les 1res prémolaires qui sont extraites. Si les 2es prémolaires sont extraites, alors la section carrée inclut les 1res prémolaires. Les crochets sont sertis au mésial des canines. L’arc est préformé avec une courbe de spee inversée à l’arcade inférieure et une courbe de spee accentuée à l’arcade supérieure.
Voici la photo intraorale à 25 semaines. Afin de maximiser la rétraction des dents antérieures, le module élastomérique est attaché sur les 2es molaires afin de maximiser la rétraction et obtenir un overjet positif.
À 45 semaines de traitement, l’espace d’extraction est fermé à gauche et il reste environ 2 mm à fermer à droite. Cette fois, le module élastomérique est accroché sur la 1re molaire afin d’avoir autant de rétraction que de protraction. Un overjet positif a été obtenu.
À 55 semaines,un arc .020 x .025 acier est engagé à l’arcade supérieure. Les quatre incisives sont consolidées avec un arc auxiliaire .016 SS. Les canines sont rétractées avec une chaîne élastomérique. L’arc inférieur, en bouche depuis 4 semaines, est un fil .020 x .025 acier. Une chaîne élastomérique assure la fermeture des espaces résiduels.
À 68 semaines, un arc .021 x .025 acier a été engagé à l’arcade supérieure avec une chaîne élastomérique. La photo ci-dessous a été prise lors du changement de chaîne élastomérique. Les rendez-vous suivants furent consacrés à la finition.
Le tracé céphalométrique sert à démontrer l’amplitude des mouvements de rétraction antérieure et l’excellent contrôle de l’ancrage postérieur. Il est évident, en comparant le tracé initial noir avec le tracé final en rouge que les incisives ont été rétracté suffisamment pour réduire la protrusion dentoalvéolaire.
Je souhaite que ces explications vous permettent de comprendre la mécanothérapie du traitement.
Le recul en masse permet un plein contrôle et la mécanothérapie est facile.
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Alignement des antérieures sur arc auxiliaire
Voici la séquence du dégagement des incisives latérales et de leur alignement initial avec un fil auxiliaire .016 supercable™. À 18 semaines, les incisives latérales sont engagées sur l’arc principal .016 cuniti. À 25 semaines, j’ai procédé à un recollage afin d’obtenir un meilleur positionnement des brackets.
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