Open bite et résorption condylienne

Catégorie : Dents

Question :

Je voulais savoir si une malocclusion type “open bite” pouvait expliquer une résorption condylienne…
Ou si c’était plutôt l’inverse : une résorption des condyles qui provoquerait un “open bite”.

Si les deux cas existent, comment traiter le problème ?

Réponse :

Résorption condylienne et béance antérieure

Ce n’est pas aussi simple que vous le dîtes.

1- Il est vrai qu’une résorption condylienne bilatérale comme dans le cas présenté dans la photo de gauche cause une béance antérieure.

2- Si la résorption condylienne est unilatérale, on observe souvent une béance antérieure controlatérale (du côté opposé à la résorption).

3- Il est possible d’avoir une béance antérieure sans qu’il y ait nécessairement une résorption condylienne.

Résorption condylienne idiopathique bilatérale.

4- Par défaut, si on observe une béance antérieure, il est essentiel de suivre l’évolution des condyles.
5- La radiographie de droite représente l’état des condyles complètement résorbés du cas clinique illustré sur la photo de gauche.
Ce patient a reçu des prothèses totales des 2 articulations temporomandibulaires.

Microrami

Une résorption condylienne bilatérale cause une rétrusion progressive de la mandibule, une réduction de la hauteur de la branche montante (microrami) et une diminution de la largeur de oropharynx augmentant le risque d’apnée du sommeil.
Sur la radiographie de gauche, la plus grande barre horizontale représente la 2e vertèbre cervicale. Normalement, l’angle goniaque est situé à cette hauteur. La résorption des condyles a causé un raccourcissement de la branche montante de sorte que l’angle goniaque se trouve à hauteur de la 1re vertèbre cervicale. La petite barre horizontale indique la largeur du tractus oropharyngé. il faut avoir normalement 10 à 15 mm. Dans ce cas, il y a à peine 5 mm de largeur.
Remarquez la distance entre les racines des dents postérieures supérieures et le palais comparativement au cas suivant où cette distance est augmentée.

 

Condyle normaux et béance antérieure

Comme je le mentionnais au point 3, il y a des patients qui présentent une béance antérieure mais dont les condyles sont normaux et ne présentent aucun signe d’arthrose.
La photo à gauche représente une béance antérieure.

La radiographie à droite montre des condyles de formes normales.

Excès vertical du maxillaire

Dans ce cas-ci la béance s’explique par un excès vertical du maxillaire. Observez, sur la radiographie céphalométrique de gauche, la grande distance entre les racines des dents postérieures supérieures et le palais. C’est l’indication d’un excès vertical. La longueur de la branche montante est normale et l’angle goniaque est à la hauteur de la 2e vertèbre cervicale.

Vous pouvez aussi comparé avec le tracé céphalométrique du cas précédent avec résorption des condyles. Il est facile de constater que l’angle goniaque est au niveau de C2 et que l’espace oropharyngé est plus large.

Ces deux cas illustrent une malocclusion avec béance antérieure, mais deux étiologies totalement différentes. Dans le 1er cas, la béance antérieure s’explique par la résorption condylienne. Dans le 2e cas, la béance s’explique par un excès vertical du maxillaire supérieur.
Le cas avec résorption a nécessité le remplacement des articulations par des prothèses totales customisées.
Le 2e cas a subi une chirurgie orthognathique bimaxillaire conventionnelle avec repositionnement supérieur du maxillaire, ostéotomie mandibulaire et génioplastie.

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