Bon matin,
Vos questions sont très spécifiques et dévoilent une connaissance plus approfondie compatible avec un étudiant en médecine dentaire.
Question 1 :
Traitement orthochirurgie + profil hyperdivergent + récidive.
Votre question réfère à la
hiérarchie de la stabilité des chirurgies orthognathiques établie par Dr Proffit (Int.J. Adult Ortho Orthognath Surg 1996; 11: 191-204) et mis à jour récemment dans le
Head & Face medecine 2007, 3:21. dont vous pouvez voir la figure ci-dessous.

.
Ainsi, vous constatez que c'est le
type de mouvement chirurgical qui est exécuté qui est le meilleur prédicteur de la stabilité. Selon l'auteur, des changements de moins de 2 mm (<2 mm) postchirurgical démontrent une grande stabilité, des changements de 2 à 4 mm sont considérés comme une stabilité moyenne et sont potentiellement significatifs cliniquement. Des changements plus grands que 4 mm (>4 mm) sont souvent au-delà du "range" de compensation orthodontique et sont cliniquement significatifs.
Dans le
traitement chirurgical d'une hyperdivergence squelettique, les mouvements squelettiques résultants sont une combinaison d'impaction du maxillaire (Le Fort 1), d'avancement mandibulaire (OSMB) et de génioplastie, ce qui signifie que le maxillaire bouge vers le haut et la mandibule vers l'avant
(Mx up + Mn forward). Ce type de mouvement est stable si des fixations rigides sont utilisées.
Les raisons évoquées pour expliquer la récidive (ou l'instabilité) sont :
1— le
remodelage à long terme du condyle des ATM. Les données de recherches suggèrent que longtemps après la guérison chirurgicale, le remodelage des condyles diminue la longueur mandibulaire et de la branche montant chez environ 25 % des patients
2— Le
changement à long terme de la position du maxillaire est expliqué par un retour à un patron de croissance hyperdivergent alors qu'il ne devrait pas avoir de croissance.
Donc les phénomènes de récidives s'expliquent par des changements squelettiques et certains mouvements dentaires post traitement peuvent soit camoufler les changements squelettiques, soit les aggraver dépendamment du mouvement orthodontique initial.
Question 2 :
La
disjonction chirurgicale du maxillaire se décompose en 2 mouvements. Je vous réfère à mes 2 articles publiés sur le sujet:
lien 1,
lien 2
1-
L'expansion squelettique (au niveau de l'os basal). Ce mouvement est stable.
2-
L'expansion dentaire (au niveau des dents). Ce mouvement est instable.

.
Sur cette figure qui provient de ma recherche publiée en 2011 et reprise dans le livre Contemporary Orthodontics 5e ed, vous constatez que la récidive de la dimension transverse est principalement dentaire plutôt que squelettique. Une analyse de variance à mesures répétées (Repeated Measures ANOVA) démontre qu'il y a une relation significative entre le temps écoulé après la chirurgie et la récidive dentaire alors que les changements squelettiques ne sont pas affectés par le temps écoulé après la chirurgie.
Voilà, je souhaite que cela réponde à vos questions.
Bon dimanche
PS: Tous les éléments de ma réponses concernent les mouvements chirurgicaux. Je n'ai pas élaboré sur la stabilité de l'expansion maxillaire conventionnelle dites orthopédique.