18/02/12, Bonjour,
A bientôt 38 ans, je me suis lancé il y a un an dans un traitement d'orthodontie en vue de préparer une disjonction palatine. En effet, bien qu'ayant déjà suivi un traitement orthodontique à l'adolescence, mes dents du haut avaient ces dernières années tendance à se remettre un peu en désordre (celles du bas aussi d'ailleurs) et il a fallu se rendre à l'évidence, manque de place dans les arcades ; une disjonction s'impose au maxillaire, quelques limages bien ciblés suffiront à la mandibule.
Par la même occasion, je découvre que l'expansion pourrait améliorer ma respiration nasale, que mes lèvres ne jointent pas au repos, que j'ai une déglutition infantile (à traiter), un palais étroit et profond, une face longue, et les dents du haut rhizalysées (résorption radiculaire), etc.
Au vu de l'avancée des travaux sur l'arcade mandibulaire, nous nous accordons sur le fait qu'il serait dommage d'extraire des dents ; même si du coup on ne se situera pas dans une configuration idéale en fin de traitement (nombres de dents différents entre haut et bas). Pour la chirurgie du maxillaire, le chirurgien propose de faire un
Le Fort 1 en tripartition (section entre incisives latérales et canines) car ça permet d'éviter le grand diastème incisif et d'être plus proche de la forme d'arcade définitive dans mon cas, sans trop de mouvement par travail orthodontique.
L'encombrement en bouche va croissant : 7 mois d'appareil vestibulaire en bas, continuant avec 3 mois d'appareil lingual en haut, puis ça s'aggrave : installation du disjoncteur et des crochets chirurgicaux. Vivement qu'on me débarrasse de toute cette quincaillerie, je manquais déjà de place avant, mais là...
La date d'intervention est programmée au 15/02. Comme d'habitude je suis à la bourre et la veille au soir au moment de rentrer à la clinique après une journée chargée je réalise que j'ai oublié mes moulages à la maison! À 200 km de la clinique !! Heureusement, il est encore temps de faire un aller-retour vite fait en TGV pour les récupérer et rentrer finalement en clinique vers 20 h 30.
Demain, c'est le grand jour, mais comme je suis brave (j'étais), je choisis de ne pas prendre d'anxiolytique. Réveil trop tôt à mon goût, entré au bloc à 9 h 30, et dodo vers 9 h 45. Début de l'opération vers 10h00, fin vers 13 h 30. Eh oui, c'est long quand on y pense, mais vu l'ampleur des travaux (Le Fort 1 plus disjonction tripartite, mandibule et génioplastie), le chirurgien n'a surement pas eu le temps de faire une pause !! Réveil en salle de réveil comme c'est la norme à je ne sais pas quelle heure puis on m'emmène dans ma chambre. Ça va! Après, pendant environ 24 heures je n'ai pas vraiment de notion du temps ni des événements, mais je n'ai pas mal et je dors bien la première nuit.
Je ressemble à un écureuil qui tenterait de nous faire croire qu'il n'a rien à déclarer en planquant toutes ses noisettes dans les joues. C'est idiot. Les vessies de glace qu'on me fixe autour du visage ajoutent un côté oeuf de Pâques à l'ensemble qui m'agace sérieusement!
Ma tendre épouse est là pour me soutenir, ça fait du bien. Au moins
quelqu'un auprès de qui se plaindre...
Visite de l'anesthésiste, sympa. Il m'explique que l'opération s'est très bien passée, qu'il n'a pas pu tout voir en détail parce qu'il y avait déjà deux têtes au-dessus de la mienne tout ça.
J'ai
les 2 maxillaires attachés par anneaux élastiques. "On" m'a déjà dit que je pourrai les enlever pour manger, mais dans l'absolu j'ai toujours un peu peur que tout se décroche si je les enlève, et que je retrouve mon maxillaire dans mon assiette. Allez, courage!
La deuxième nuit est beaucoup moins agréable, j'ai du mal à trouver le sommeil et à dégager une voie respiratoire. Ça me stresse. Depuis des mois, je suis stressé par ces problèmes respiratoires chroniques. M'enfin!
Vendredi 17, soit à J+2, nous sortons (ma femme et moi). Ça me fait plaisir parce que ça signifie le début d'une nouvelle phase (que j'espère d'amélioration de mon état), en contrepartie j'en attends peut-être trop, trop vite. Je voudrais déjà
galoper comme un lapin (désolé pour les analogies animalières, c'est de me voir dans le miroir qui fait ça). Le retour en voiture (les 200 km) est un peu rude, j'ai quelques nausées alors on fait une pause. Ceci dit, même en temps normal je n'aime pas trop ne pas conduire, alors je n'ose même pas mettre ce petit problème sur le dos de l'intervention chirurgicale.
J'ai oublié de vous dire : le premier soir, je commençais à manger liquide, maintenant j'épaissis un peu. Mais j'ai peu d'appétit. Alors je me force. Il paraît qu'il faut en reprendre, des forces.
Moral pas terrible aujourd'hui, il fait gris, et j'ai du mal à me rappeler que je sors d'une intervention pas banale, j'ai du mal à rester au lit. Et pourtant il faut bien reconnaître que je ne suis pas tellement capable de faire autre chose.
On est samedi, il est tard.